Henri Wallon (1879-1962), psychologue de l’enfance et réformateur de l’éducation

Appel à candidature pour un contrat doctoral en sciences de l’éducation / histoire de l’éducation, portant sur la figure d’Henri Wallon, psychologue de l’enfance, réformateur de l’éducation et intellectuel engagé.

Discipline de la thèse : sciences de l’éducation / histoire de l’éducation 

Rattachement administratif : École doctorale de l’Alliance A2U (université d’Artois, UPJV, ULCO), laboratoire CAREF (UR 4697 UPJV).

Compétences, pré-requis pour le ou la candidat(e) : formation d’historien et maîtrise de la méthodologie du travail sur archives, connaissance générale de l’histoire de l’éducation au XXe siècle. 

Modalités de candidature : dépôt du dossier sur ADUM avant le 31 mai 2024 (pièces attendues : CV et lettre de motivation, diplôme du Master avec relevé de notes – au moins du 1er semestre pour celles et ceux qui sont encore en M2 – un projet de recherche de cinq pages avec éléments de bibliographie et de sources documentaires) ; sélection des dossiers entre le 1er et le 13 juin ; auditions des candidats sélectionnés les 2 et 3 juillet ; retour des résultats aux candidats auditionnés le 8 juillet, réponse des candidats retenus le 12 juillet. 

Appel à candidature complet

La littérature à l’école au prisme des approches historiques 

Alors que les textes officiels posent l’accès à la littérature comme un pan fondamental de l’apprentissage de l’élève, le développement de l’image et du numérique impacte désormais de fait non seulement le rapport aux textes littéraires mais également la définition même de la littérature (Fraisse, 2012 ; Acerra et Boutin, 2023). Ceci n’est pas sans conséquence sur la lecture des textes littéraires qui est pourtant fondamentale pour la construction de la personnalité de l’enfant et de l’adolescent : elle constitue un levier puissant pour l’apprentissage de soi et de l’autre, pour la construction d’un regard personnel sur le monde, pour le développement des compétences langagières et pour la transmission d’un patrimoine culturel (Guittet, 2021). Et si l’acculturation aux textes littéraires se fait le plus souvent d’abord dans le cadre familial, l’école joue un rôle essentiel dans le sens où elle garantit cet accès à tous les élèves. Mais de quoi parle-t-on exactement quand on parle de « littérature » à l’école ? Partant du postulat selon lequel les pratiques actuelles se construisent toujours à partir, mais aussi contre les pratiques plus anciennes qui perdurent sous forme de couches sédimentées (Ronveaux et Schneuwly, 2018), nous considérons que la perspective historique est indispensable pour situer et penser aujourd’hui l’objet « littérature » à l’école. Ce colloque se propose de traiter la question en croisant différents points de vue et champs disciplinaires. 

On envisagera d’une part la littérature dans le cadre des disciplines « langue première » et « langue seconde ». Depuis quelques années, un ensemble de travaux en didactique des langues adopte une démarche historique comparative afin d’appréhender la transformation des finalités, des savoirs ou encore des dispositifs et des méthodes d’enseignement (par exemple Denizot, 2013 ; Denizot, Dufays et Ulma, 2016 ; Louichon, Bishop et Ronveaux, 2017 ; Belhadjin et Perret, 2019 ; Bishop, 2019 ; Monnier, 2021 ; Giusti, 2023 ; Criblez, Giudici, Manz, Schneuwly et Hofstetter, sous presse ; Spreafico, en cours ; Vollenweider, en cours). Ces travaux montrent qu’en fonction des périodes et des ordres d’enseignement, la littérature occupe une place et une fonction différentes par rapport aux autres objets et composantes de la discipline. Ainsi, dans la ligne de ces derniers, ce colloque a pour objectif de penser la place et la fonction de la littérature dans une perspective historique, avec entre autres pour ligne de mire la profession enseignante et la formation. Nous considérons que la connaissance des processus constitutifs et continuellement transformatifs des disciplines permet de mieux saisir et comprendre les divers enjeux de la profession enseignante.

D’autre part, on peut aussi appréhender la littérature en tant que partie intégrante de la culture scolaire. André Chervel (1988) a mis en évidence la capacité du monde scolaire à produire, à travers les disciplines scolaires, une culture spécifique (Belhoste, 2005 ; Viñao, 2010 ; Bianchini, 2011 ; Cardon- Quint, 2014). Cette culture s’élabore et s’ancre dans des contextes diversifiés, voire contrastés. Dans le cas de la Suisse, par exemple, chaque canton est un État-enseignant avec son propre système et donc sa propre culture scolaire (Hofstetter, 2012). En s’intéressant aux finalités de l’école, à ses institutions et ses acteurs et actrices ainsi qu’aux contenus enseignés, l’histoire de l’éducation permet d’entrevoir les valeurs et les savoirs qu’une société veut transmettre et contribue ainsi à appréhender l’histoire culturelle de celle-ci (Ascenzi, 2012 ; Tinembart et Masoni, 2021). Une des questions au coeur de ce colloque est de mieux comprendre comment l’histoire de l’éducation appréhende la littérature en tant qu’objet culturel et partie intégrante de la culture scolaire.

Ainsi, pour aborder la littérature à l’école sous ses différentes facettes, ce colloque fait le pari de croiser les apports de l’histoire de l’éducation et ceux de la didactique de la littérature. Cette posture interdisciplinaire est nécessaire pour saisir la place et la fonction de la littérature à l’école d’hier à aujourd’hui.

Axes du colloque Axe I : La littérature au sein de la discipline « langue première » / « langue seconde »

Le premier axe pose la focale sur l’importance, pour la recherche et la formation, de l’étude de la constitution et du développement, dans l’histoire, des disciplines et des savoirs scolaires en posant la focale sur la littérature en « langue première » et en « langue seconde ». Comment l’enseignement de la littérature s’est-il transformé au fil du temps ? Quelles finalités ont été visées par l’usage des textes littéraires dans l’enseignement des langues en fonction des périodes, des contextes et des ordres d’enseignement ? En quoi la compréhension des processus de sédimentation des savoirs permet-elle d’éclairer les pratiques actuelles ? Comment les résultats des recherches qui abordent de telles questions peuvent-ils être intégrés dans les dispositifs de formation en didactique et pour quelles finalités ? 

Axe II : La littérature comme partie intégrante de la culture scolaire

Le deuxième axe vise à appréhender le processus de transformation de la culture scolaire en posant la focale sur la littérature et en problématisant ainsi sa place et son rôle en fonction des contextes. De quelle manière la littérature participe-t-elle à la fabrication des cultures scolaires ? Comment définir les rapports et les potentielles interdépendances entre la « littérature à l’école » et la « littérature pour l’enfance » ? Quelle circularité et quelles formes d’influence selon les périodes ? Dans quelle mesure les travaux en histoire de l’éducation peuvent-ils éclairer les défis actuels de la profession enseignante en ce qui concerne l’enseignement de la littérature ? A quels niveaux les approches historiques peuvent-elles être intégrées dans la formation à l’enseignement ?

Axe III : Approches méthodologiques pour appréhender la littérature à l’école dans une perspective historique

Le troisième axe pose la focale sur des questions d’ordre méthodologique. Pour appréhender l’objet « littérature » à l’école dans une perspective historique, quelles sources privilégier et quels types d’analyse adopter afin de s’approcher au plus près de la réalité des classes qui reste toutefois, dans une perspective historique, toujours un horizon d’attente ? Quelle méthodologie d’analyse privilégier pour appréhender par exemple l’évolution des dispositifs d’enseignement avec et sur les textes littéraires ? Quels critères prendre en considération pour analyser et comparer les différents corpus scolaires en fonction des périodes et des ordres d’enseignement ? Les plans d’études et les manuels scolaires constituent des sources privilégiées : dans quelle mesure les analyses historiques de ce type de sources pourraient-elles être mises au service de l’élaboration des moyens d’enseignement et des nouveaux curriculums de formation ? Quelle plus-value des approches historiques à la compréhension et à la mise en place d’innovations pédagogiques ? 

Calendrier

15 juin 2024 : délai pour l’envoi des propositions de communication.

• 30 septembre 2024 : communication de l’acceptation des propositions reçues.

• 30 octobre 2024 : délai pour le paiement de la taxe d’inscription au colloque.

• 12-13 février 2025 : déroulement du colloque.

Organisation

Le colloque est organisé par le groupe de recherche Helitte.ch, porteur du projet « Histoire de l’enseignement de la littérature en « Français » et en « Italien » (Suisse romande et Tessin, mi-XIXe-XXe siècles) » (subside FNS n°100019_197600/UN11150) co-dirigé par Anne Monnier (Université de Genève) et Sylviane Tinembart (HEP Vaud).

Call for papers

Appel à contributions

Pour plus d’informations

L’enfant: représentations, institutions, écritures

Colloque pluridisciplinaire « L’enfant: représentations, institutions, écritures », 14 et 15 mai 2024, ENS de Lyon.


Instruit, inséré, inclus, pris en charge, éduqué, accompagné, guidé, orienté, examiné, l’enfant semble avant toute chose être pris dans un ensemble sans cesse croissant de disciplines, de dispositifs et d’institutions qui ont pour point commun d’avoir tous prise sur lui. Pris et compris dans le kaléidoscope des intérêts des adultes à son égard, de leurs méthodes et de leurs institutions, comment essayer de comprendre et de rendre compte de la spécificité enfantine ? Sorti de l’ombre de l’adulte qui plane sur lui peut-on – sous quelles conditions et de quelles manières – tenter de dessiner une véritable anthropologie de l’enfant ? 


Plutôt que d’essayer de faire une synthèse impossible à partir d’un point ou l’autre de cette constellation, ce colloque entend au contraire faire le pari de l’exploration en s’articulant autour d’interventions pluridisciplinaires (philosophie, histoire, sciences de l’éducation, psychiatrie) selon trois axes : institutions, représentations, écriture(s).

Programme et informations complémentaires

Jules Siegfried (1837-1922). Négociant international, républicain libéral, réformateur social

Nouvelle parution : Jules Siegfried (1837-1922). Négociant international, républicain libéral, réformateur social, sous la direction de Carole Christen.

Homme du XIXe siècle né à Mulhouse en 1837, entreprenant, libéral, croyant dans le progrès, Jules Siegfried a été négociant international sous le Second Empire, homme politique – maire du Havre, député de la Seine-Inférieure, sénateur, ministre – et réformateur social préoccupé par le logement, l’hygiène et l’éducation des classes populaires, dans les premières décennies de la Troisième République. Les vingt-quatre contributions de cet ouvrage rendent compte des multiples facettes de son parcours à différentes échelles – du transnational au local –, ainsi que du rôle de ses proches, en particulier sa femme Julie Puaux. C’est un éclairage sur un « moment républicain » de la société française au tournant du XXe siècle qui est ici proposé. 

La 4e partie de l’ouvrage porte sur « Éducation, instruction, formation. Des enjeux prioritaires pour la famille Siegfried ». 

Lien vers la publication

Septièmes Journées suisses d’histoire – call for Panels

Call for PanelsSeptièmes Journées suisses d’histoire, 8 -11 juillet 2025, Université de Lucerne

Tous les trois ans, la Société suisse d’histoire (SSH), association faîtière des historiennes et historiens suisses, organise les Journées suisses d’histoire en un lieu différent. Ce congrès, l’un des plus important de ce type en Europe, rassemble des centaines d’historiennes et historiens de Suisse et de l’étranger. Les Journées suisses d’histoire offrent une tribune à tous les domaines de la discipline et invitent au dialogue aussi bien la relève scientifique que les enseignant·e·s d’histoire et les chercheur·euse·s de renommée internationale. En raison de l’actualité des thématiques qu’elles définissent, les Journées d’histoire suscitent un intérêt au-delà des milieux spécialisés. Après les Universités de Berne, Bâle, Fribourg, Lausanne, Zurich et Genève, l’Université de Lucerne accueillera cette manifestation en 2025.

Le comité d’organisation (composé de membres du Séminaire d’histoire), d’entente avec le Conseil scientifique (composé de représentant·e·s de diverses institutions culturelles et hautes écoles lucernoises), a décidé de dédier les Journées d’histoire au sujet suivant : « (In)visibilité ».

La visualité est omniprésente au 21ème siècle. Ses conditions esthétiques, techniques et sociales de même que ses effets exigent une mise en perspective historiographique. En conséquence, trois questionnements peuvent plus spécifiquement être dégagés : comment la recherche historique traite-t-elle des pratiques de l’(in)visibilisation ? Comment la science historique aborde-t-elle les sources visuelles ? Et que rend-elle visible à travers son travail et quoi non ? Concrètement, nous proposons les points de discussion suivants :

  • Quand, par quels protagonistes et pourquoi des rapports sociaux ont-ils été rendus visibles, ou non, par des moyens verbaux ou visuels ?
  • La prétendue évidence intrinsèque des images revêt une fonction de pouvoir qu’il s’agit d’analyser.
  • Les historiennes et historiens sont tenus de se confronter davantage à la particularité des images, celles-ci se voyant souvent attribuer, à tort, une évidence immédiate en raison d’habitudes visuelles historiquement construites. Les images sont systématiquement intégrées à des systèmes de références sémiotiques qui évoluent au fil du temps.
  • Les images fixes et animées sont de plus en plus nombreuses et deviennent par conséquent des sources importantes. Comment peuvent-elles être sauvegardées et transmises ? Comment les critères de conservation et de transmission sont-ils adaptés à de nouvelles conditions techniques et exigences sociales, et qui décide de ces critères ?
  • L’histoire des techniques et des savoirs de la production d’images reflètent des intérêts spécifiques : quels appareils, techniques et institutions permettent de produire et de transformer des représentations de la réalité sociale ?Tous les champs de la discipline sont invités à soumettre des propositions de contributions qui interrogeront la manière selon laquelle les êtres humains, les civilisations et les cultures ont compris, découvert, modifié ou protégé l’(in)visibilité : l’histoire de l’art aussi bien que l’histoire des sciences et des techniques, l’histoire économique et sociale de même que l’histoire politique – ce en tenant compte des perspectives locales, nationales, internationales et globales. Celles et ceux qui ont laissé des traces dans l’histoire se retrouvent directement dans le champ de vision des sciences historiques. Comment les historiennes et historiens ont abordé les autres groupes, ceux qui n’auraient pas laissé de telles traces ? Des problématiques issues de l’histoire du genre et du quotidien se voient également soulevées par de tels questionnements.

Visibilité et pouvoir

« La visibilité est un piège », déclare Michel Foucault. Les Septièmes Journées suisses d’histoire se consacrent à cet espace conflictuel. La visibilité a un aspect involontaire très marqué ; pour beaucoup d’êtres humains, elle était (et est encore) une stratégie décisive pour ne pas attirer sur soi le regard des instances de contrôle de l’État. La visibilité peut en revanche aussi aller de pair avec la sécurité. Ainsi, la violence, les abus et, plus généralement, les déviances, s’opèrent souvent en cachette, sous le couvert de la sphère privée ou de l’anonymat.

« Devine ce que je vois » : L’(in)visibilité ne va pas de soi, car elle exige de nombreux préalables d’ordre technique, culturel, politique et socio-économique. Elle est un lieu de revendications de pouvoir, de subversion et de confrontations entre hiérarchies concurrentes. Dans les médias contemporains, divers acteurs aux intérêts économiques et politiques divergents se disputent l’obtention d’une place sur les panneaux d’affichage, dans les journaux et sur les écrans. Il en allait de même dans les sociétés prémodernes, au sein desquelles les signes d’appartenance entraient en concurrence dans les intérieurs des églises, dans l’habillement, sur les murs des maisons et au fil des rues. Ces signes imprégnaient également les corps dissimulés par les vêtements, sans parler des savoirs secrets dans la pénombre de la discrétion.

Particularités des sources visuelles

La transition numérique accélère et dramatise la culture du débat public. À cet égard, la communication visuelle prend une importance croissante par rapport à la culture de l’écrit. Les machines ne se contentent depuis longtemps plus de simplement reproduire le monde et elles tendent à se libérer de leur matérialité et de leur localité, ainsi que le remarquait Walter Benjamin en 1935. La génération de visualisations autonomes donne naissance à des mondes nouveaux, faussement réels ou surréalistes. Dans ces espaces, les formes de représentation du social et les rapports de pouvoir qui y sont liés sont souvent reproduits, voire accentués.

L’histoire de l’art est riche de suggestions méthodologiques pour l’analyse sémiotique de la communication visuelle. Cette dernière est de plus en plus mobilisée par l’historiographie, traditionnellement très orientée sur l’analyse textuelle. À cela s’ajoutent de nouveaux défis de méthode. À l’ère des possibilités en apparence infinies en matière de modélisations, de modifications et de créations digitales, que signifient les images en tant que sources, de preuves et de revendications « C’était ainsi ! » ?

« Le savoir, c’est le discours, les débats, l’analyse. Une image s’impose, elle domine – une image est un choc », affirme Paul Virilio. Il existe donc des mécanismes spécifiques à la communication visuelle qui diffèrent des textes. Les images semblent être dotées d’une espèce d’évidence immédiate permettant de se représenter les faits sociaux. Comment appréhender historiquement cette capacité de communication particulière du visuel, notamment à l’égard de conflits non résolus et de débats persistants inhérents au monde de la recherche ?

Fonctions et utilisation d’images

Longtemps, seuls les membres de l’élite régnante étaient en mesure de s’offrir leur portrait en peinture. L’émergence de la photographie démocratisa l’accès à la production d’images et augmenta la visibilité des milieux de vie, notamment dans les pays du sud, avec des possibilités d’auto-observation, d’auto-contrôle ou d’auto-optimisation ; en bref : d’auto- efficacité.

Par le passé, la visibilité par le biais des images jouait un rôle important pour les États et les entreprises commerciales. Dès le début du 19e siècle, un « univers des images techniques » (Vilem Flusser) s’instaura et alimenta ces stratégies et revendications. Les nutriscores indiqués sur les emballages des produits alimentaires, les statistiques économiques, les mesures géodésiques ou les points du système européen de transfert et d’accumulation de crédits universitaires (ECTS) sont partie prenante de cet univers.

Lucerne est l’un des lieux de naissance du tourisme, actuellement l’une des industries de services les plus rentables au monde. L’« industrie des étrangers », le terme employé pour évoquer le tourisme au 19e siècle, prétend à ce que ses attractions ne passent pas inaperçues. Cela implique par conséquent d’invisibiliser beaucoup d’autres choses. Les débats actuels à propos de l’« appropriation culturelle » tournent aussi autour de ce point. Lorsque les migrant·e·s bénéficient d’une grande visibilité, qu’il s’agisse des réfugiés protestants de l’époque moderne ou de mouvements migratoires de l’époque contemporaine, comment celle-ci impacte leur nouvel environnement social ?

Qu’est-ce que la recherche historique rend visible et qu’est-ce qu’elle dissimule ?

Le sujet de l’« (in)visibilité » permet en outre une réflexion sur les questions fondamentales relatives aux fonctions des sciences historiques à l’heure actuelle. L’histoire se définit volontiers, via la publication de sources, en tant que procédé de révélation par le biais de la visibilisation de faits auparavant dissimulés dans les archives. Par conséquent, qu’est-ce qui est rendu visible et visualisé et, au contraire, qu’est-ce qui reste oublié et invisible ?

Le savoir allant de pair avec la visibilité est généralement, dans ses apparitions, d’abord discret car caché dans des classeurs, dissimulé dans des collections d’archives privées, occulté par des éléments spécifiques et des mécanismes techniques. Ce sont des décisions qui rendent habituellement ce savoir visible, et celles-ci découlent de processus conflictuels : qui rend visible quoi, et au nom de quoi ?

Ces réflexions doivent servir d’inspiration pour les débats entre historiennes et historiens de même que pour faciliter un dialogue entre scientifiques et public plus large. Notre sujet est intentionnellement très ancré dans l’actualité : nous considérons les Journées d’histoire non seulement comme un espace de renouvellement de la discipline, mais également comme un lieu idéal pour s’adresser à la cité et échanger avec la société.

Notes organisationnelles

Les propositions de panel peuvent être déposées jusqu’au 30.04.2024 sur le site www.journeesdhistoire.ch. Elles ne doivent pas dépasser 3000 signes (espaces compris). Veuillez prendre compte des critères suivants.

Pour participer activement aux Journées d’histoire, vous pouvez soit déposer une proposition de panel dans le cadre du présent Call for Panels, soit attendre la publication du Call for Papers. Ce dernier vous permettra de poser une candidature afin d’intégrer un panel.

  • Les panels durent 90 minutes. Chaque panel se compose au maximum de trois interventions. Dans la proposition de panel, au maximum deux interventions peuvent d’ores et déjà être définies ; la troisième place doit rester libre pour accueillir une proposition dans le cadre du Call for Papers publié ultérieurement. Il est de plus possible de prévoir, en option, un commentaire concluant le panel.
  • L’évaluation des propositions de panels est du ressort de la Commission Journées d’histoire 2025 de la SSH, composée de représentant·e·s de toutes les Universités suisses, des divers groupes professionnels et de la relève académique en histoire. La Commission peut accepter, refuser ou renvoyer les propositions de panel pour modification.
  • La considération de la thématique du congrès, l’«(in)visibilité», et des approches thématiques, conceptuelles et conceptionnelles liées à ce sujet, est centrale aux Journées d’histoire 2025. Les panels doivent par conséquent avoir un rapport bien établi à cette thématique. Si ce rapport n’est pas assez évident dans la proposition de panel, ce dernier peut être refusé.
  • Les Journées d’histoire encouragent la discussion entre participantes et participants issus d’horizons divers. Les personnes engagées dans un panel ne doivent par conséquent pas toutes avoir la même affiliation institutionnelle ou être actives dans le même projet. Dans le cas contraire, le panel peut être refusé.
  • Les propositions de panel peuvent être déposées indépendamment de l’affiliation institutionnelle et du grade académique. Les personnes organisatrices de panel sont invitées à veiller à une bonne répartition des grades académiques, des langues et des sexes.
  • Chaque intervenante ou intervenant ne peut participer qu’à un panel. Des exceptions existent pour les fonctions de responsable de panel et pour le commentaire, qui peuvent être exercées en plus d’une intervention.
  • Les langues du congrès sont l’allemand, le français, l’italien et l’anglais.
  • La participation aux Journées d’histoire n’est pas payante pour les membres de laSSH. Les personnes non-affiliées s’acquittent des frais d’inscription au congrès à hauteur du montant de la cotisation annuelle (soit CHF 120.- ou CHF 50.- pour les personnes en formation ou à faibles revenus). Lors de l’inscription au congrès, il est possible de renouveler son affiliation ou de s’inscrire comme membre, ou alors d’opter pour les frais d’inscription sans affiliation. Dans des cas exceptionnels et justifiés, la participation d’une personne à un panel sans paiement des frais d’inscription peut être sollicitée ; les demandes y afférentes sont à faire parvenir au bureau du congrès par la personne responsable du panel au moment de la publication du programme.

• Les participant·e·s aux panels sont tenu·e·s de déposer une requête auprès de leur institut, d’une fondation ou de tout autre sponsor pour la prise en charge de leurs frais de transport et d’hébergement. Une demande de financement auprès des organisateurs des Journées d’histoire ne peut être faite qu’à la suite d’un refus de requête.

Calendrier

  • Les propositions de panel peuvent être déposées jusqu’au 30.04.2024 sur le site www.journeesdhistoire.ch. Veuillez respecter précisément les critères exposés ci- dessus.
  • La sélection des panels par la Commission Journées d’histoire de la SSH aura vraisemblablement lieu dans le courant du mois de mai 2024. Les responsables de panel seront alors immédiatement informés.
  • En cas d’acceptation d’une proposition de panel sous la condition de modifications à apporter à ce dernier, celles-ci sont à effectuer dans les deux semaines qui suivent.
  • Le Call for Papers sera ouvert de juin à fin août 2024.
  • Les programmes définitifs des panels doivent être communiqués jusque fin octobre2024.
  • Après la réception du programme définitif du panel, les éventuelles conditions émises par la Commission des Journées d’histoire quant à l’acceptation du panel seront une nouvelle fois vérifiées
  • Le programme général des panels sera publié entre la fin 2024 / début 2025 sur www.journeesdhistoire.ch.

L’école en mutation. Politiques et dynamiques scolaires en Afrique (années 1940-1980)

Nouvelle parution : Pierre Guidi, Jean-Luc Martineau et Florence Wenzek (éds.), L’école en mutation. Politiques et dynamiques scolaires en Afrique (années 1940-1980), Presses universitaires du Midi.

Cet ouvrage est consacré aux mutations des systèmes scolaires en Afrique entre les années 1940 et 1980 dans le contexte des décolonisations d’abord (Algérie et Côte d’Ivoire), puis celui des constructions nationales (Côte d’Ivoire, Dahomey-Bénin). Les auteurs s’attachent à rendre compte du vécu et des pratiques des acteurs en regard des politiques élaborées par les États et des contraintes de terrain (guerre d’indépendance, révolution post-indépendance, tensions économiques et sociales).
Les contributions témoignent du dynamisme d’une recherche en renouvellement qui s’ancre dans un champ historiographique déjà bien balisé. De même que l’école coloniale échappe au contrôle de son concepteur, l’école devenue rouage des constructions nationales peut prendre des chemins inattendus.
L’ouvrage tente de dépasser la dialectique domination/résistance pour mettre au jour les négociations à l’œuvre dans la confrontation coloniale. Il analyse aussi, dans le prolongement des indépendances, les ambiguïtés des politiques et des pratiques scolaires nationales, les continuités et les ruptures avec les ex-métropoles.

Lien vers la publication

Une question “chaude“. Histoire de l’éducation sexuelle à l’école (France, XXe-XXIe siècle)

Nouvelle parution : Yves Verneuil, Une question “chaude“. Histoire de l’éducation sexuelle à l’école (France, XXe-XXIe siècle). Peter Lang.

Aux premières heures du XXe siècle, alors que la sexualité est un tabou social, des médecins hygiénistes, obsédés par la lutte contre les maladies vénériennes, recommandent d’introduire une éducation sexuelle à l’école. Leur proposition suscite aussitôt un vif débat, dont les termes vont perdurer jusqu’à nos jours. Une telle éducation ne va-t-elle pas pervertir enfants et adolescents ? Quelle est la légitimité de l’école pour intervenir dans un domaine qui semble relever de l’intime et de la famille ? Une éducation sexuelle collective peut-elle éviter de froisser la sensibilité de certains enfants ? 
Un siècle plus tard, après de multiples expérimentations, cette éducation, qui considère désormais la sexualité dans toutes ses dimensions, est devenue obligatoire. Mais elle demeure une « question socialement vive ». En se fondant sur des archives nouvelles, de nombreux périodiques (médecins, parents d’élèves, syndicats enseignants…) et des témoignages, cet ouvrage en retrace l’évolution, de la prudence du vice-recteur de Paris Louis Liard au volontarisme de Pap Ndiaye.

Lien vers la publication

Les IUFM (1989-2013). Vingt-quatre ans de redéfinition de la formation des professeurs del’enseignement public en France

Cet article est disponible en Italien.

Appel à contributions – Colloque international « Les IUFM (1989-2013). Vingt-quatre ans de redéfinition de la formation des professeurs de l’enseignement public en France ». Université Paris-Est Créteil, Jeudi 15- vendredi 16 mai 2025.

Les Instituts universitaires de formations des maîtres (IUFM), créés par la loi du 10 juillet 1989, ont marqué les esprits et leur acronyme reste probablement aujourd’hui plus visible, auprès du grand public, que ceux d’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPÉ), entre 2013 et 2019 ou d’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPÉ) depuis 2019. Ils ont relevé d’une ambition sociale forte : répondre aux besoins pédagogiques créés notamment par l’objectif de démocratisation de l’enseignement secondaire amorcée à la fin des années 1950. La scolarité obligatoire portée à 16 ans (1959, la loi prenant effet en 1967), le collège unique (1975), puis la démocratisation du lycée à partir des années 1985-89 (80% d’une classe d’âge au bac) imposaient de prendre en charge plus longtemps une part croissante, et socialement plus diverse, de chaque génération. Il s’agissait donc de recruter et de mieux former des enseignants plus nombreux, tout en dépassant les clivages séparant instituteurs, enseignants du secondaire et enseignants des lycées professionnels, alors que les départs à la retraite de la génération du baby-boom s’accéléraient. Le projet d’IUFM reposait ainsi sur l’idée que l’amélioration de la formation des professeurs, dans la mesure où elle permettrait une mise-en oeuvre large des pratiques pédagogiques « nouvelles », pourrait rendre possible la réussite de tous les élèves, ou tout au moins améliorer l’égalité sociale dans une école désormais de masse, et réduire un échec scolaire dont la notion commençait à se constituer. On créait pour cela un lieu unique de formation universitaire de tous les enseignants et CPE (Conseillers principaux d’éducation), qu’ils appartiennent au premier ou au second degré, général, technologique et professionnel. Les anciennes Écoles nationales d’instituteurs (ENI), les Écoles normales nationales d’apprentissage (ENNA) et les Centres pédagogiques régionaux (CPR) devaient donc fusionner. La formation devait être professionnalisante, mais aussi basée sur une initiation à la recherche désormais universitaire fondée sur la rédaction et la soutenance d’un mémoire à orientation professionnelle. Elle devait de plus offrir un point de rencontre entre des praticiens et des chercheurs, dans la continuité des Écoles normales d’instituteurs, et de promouvoir des lieux d’innovation pédagogique et de recherche en didactique et sciences de l’éducation. Les IUFM ont existé vingt-quatre ans. En 2007, ils deviennent composante universitaire, puis en 2013 sont remplacés par les ESPÉ. Ils ont systématisé des dispositifs pédagogiques novateurs (tutorat, mémoire professionnel, analyse de pratique professionnelle etc.), soutenu l’émergence de nouvelles disciplines dans l’orbite de la didactique et des sciences de l’éducation, mais ils ont aussi été le point de départ d’une réforme de la formation des professeurs qui peine encore aujourd’hui, trente ans après, à trouver son équilibre.

Pourtant, et peut-être à cause de cela, leur histoire est mal connue. Les travaux qui y ont été consacrés sont jusqu’ici assez peu nombreux : on trouve des articles et des thèses contemporaines de leur existence, quelques ouvrages datant du moment de leur disparition3, par exemple celui de Jean-François Condette (2007) ou le collectif dirigé par Antoine Prost, La formation des maitres de 1940 à 2010 (2014), une histoire des institutions de formation dont la troisième partie porte sur « les IUFM […] un terrain jusque-là non défriché ». Plus récemment, des recherches à partir d’enquêtes orales ont été menées. Ce projet de colloque vise à combler cette lacune. Le recul d’une trentaine d’années autorise à revisiter cette histoire, ce qui s’y est déroulé, les transformations profondes du corps professoral et des pratiques enseignantes qu’elle a générées. Il propose d’éclairer les enjeux actuels de la formation des professeurs et le projet social qui en découle, grâce aux résultats d’un champ de recherches dynamique qui conjugue une diversité d’approches auxquelles est destiné cet appel à communications.

Les propositions d’interventions devront s’insérer dans au moins un des axes suivants. Tous les axes incluent les formations du premier et/ou second degré, les enseignements général, technologique et professionnel ainsi que les différents concours de recrutement.

1 – Un premier axe concerne l’histoire du projet institutionnel d’IUFM, inscrite dans une politique nationale de la formation des professeurs menée par les deux ministères (Éducation nationale et Enseignement supérieur et de la recherche) dont les politiques sont d’autant plus liées que le processus d’universitarisation de la formation est une clé centrale d’analyse. La généalogie de la réforme, le processus décisionnaire, son intégration dans les transformations plus globales des universités, la mise en place et le financement des IUFM, l’histoire des concours de recrutement et leur articulation avec la formation s’inscrivent dans cet axe.

2 – Le deuxième axe s’intéresse à l’organisation de ces formations et à la vie de ces établissements à différentes échelles, dans les contextes sociaux, spatiaux, politiques, culturels des académies, leurs liens avec les établissements scolaires, les milieux associatifs, l’éducation prioritaire, les diverses voies de la rénovation pédagogique etc. Il propose d’interroger l’histoire des contenus et des pratiques de formations, les continuités et les renouvellements par rapport aux formations antérieures des ENI et ENNA, les diversités académiques et les cultures « locales », l’essor des didactiques disciplinaires et des sciences de l’éducation etc. L’attention aux matérialités et aux spatialités à l’échelle des sites ou des académies et les approches « par le bas » sont bienvenues. L’histoire des acteurs, qu’il s’agisse des formateurs et formatrices dans toute leur diversité (de statuts notamment), des étudiant.es ou des stagiaires, s’inscrit ainsi dans l’optique de cet axe.

3 – Le troisième axe propose de questionner l’histoire de la réception des réformes de la formation et du recrutement des professeurs et de leur mise en oeuvre, la manière dont elle est devenue un enjeu politique, les formes de réflexions, d’action ou de luttes qu’elle a suscitées. En effet, la politique scolaire apparaît en France comme une question vive qui génère couramment un débat public intense, voire des mouvements sociaux forts qui ont pesé sur l’histoire des IUFM.

4 – Le dernier axe concerne l’histoire comparée et transnationale qui a fait l’objet de travaux récents. Il propose d’envisager des éléments de comparaison avec d’autres histoires nationales, mais aussi de circulation des idées et des modèles : elle ouvre ainsi l’analyse au rôle des institutions internationales et à la circulation des idées à différentes échelles.

Propositions :

Les propositions, 2500 signes comprenant une présentation résumée des sources utilisées et d’une courte biobibliographie sont à envoyer avant le 31 mai.

1er juillet : finalisation du programme

Jeudi 15- vendredi 16 mai 2025 : colloque à l’Université Paris-Est Créteil

Il donnera lieu à une publication issue du colloque.

Comité d’organisation :

Ce colloque s’inscrit dans le prolongement du projet Géohistoire des IUFM de la banlieue parisienne financé par l’UPEC (https://crhec.u-pec.fr/actualites/actualites/ateliers-geohistoire-des-iufm-de-la-banlieue-parisienne). Il est organisé par l’équipe UPEC/Inspé : Delphine Callen, Amandine Chapuis, Fanny Gallot, Aude Gerbaud, Laurence Guignard, Laetitia Mongeard, Daniel Ourman, Jennifer Vanz.

Comité scientifique

Alain Bernard (UPEC/CAK), Florence Bourillon (UPEC/CRHEC), Frédéric Charles (Université de Picardie-Jules Verne, CURAPP-ESS), Jean-François Condette (Université de Lille/ CREHS), Caroline Ehrhardt (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis/IDHES), Leïla Frouillou (Université Paris Nanterre/ CRESPPA-GTM), Bénédicte Girault (CY Université/DYPEC), Patricia Legris (Université Rennes 2/Tempora), Stéphane Lembré (Université de Lille/CREHS), Jean-Noël Luc (Sorbonne Université/CRXIXe), Emmanuelle Picard (ENS Lyon/Triangle), Aude Seurrat (UPEC-Inspé/Céditec), Frédérique Sitri (UPEC/Céditec), Marianne Thivend (Université Lumière Lyon 2/LARHA), Loïc Vadelorge (Université Gustave Eiffel/ACP), Yves Verneuil (Université Lumière Lyon 2/ECP), Pierre Verschueren (Université de Franche Comté/Centre Lucien Febvre), Michelle Zancarini-Fournel (Université Claude Bernard Lyon 1/LARHRA).

Enfants et Enfances dans l’histoire de l’Afrique

Cet article est disponible en Italien.

Appel à contribution – Le huitième numéro de Revue d’Histoire Contemporaine de l’Afrique (RHCA), à paraître en juin 2025, sera consacré au thème « Enfants et Enfances dans l’histoire de l’Afrique », sous la direction de Kelly Duke Bryant (Rowan University, États-Unis) et Kalala Ngalamulume (Bryn Mawr College, États-Unis).

Date limite de l’envoi des résumés : 15 avril 2024

Lien vers l’appel à contribution

FERNAND DELIGNY, ENFANT ET INSTITUTION

Cet article est disponible en Italien.

Nouvelle parution : Michaël Pouteyo, Fernand Deligny, enfant et institution. Pour une histoire de l’enfance en marge.

Alors que le XIXe siècle met l’enfant à l’école, la première moitié du XXe s’occupe de celui qui n’y va pas. Qu’on le dise arriéré, délinquant, orphelin, fou ou en danger moral, l’enfant en marge voit se développer autour de lui un édifice institutionnel qui, entre le début du siècle et la fin des années soixante, acquiert progressivement consistance matérielle et unification idéologique.
C’est en examinant le parcours et le travail de Fernand Deligny (1913-1996), instituteur, éducateur et écrivain, que cet ouvrage entend redessiner cette histoire. Sans se limiter aux innovations législatives qui jalonnent la période ou aux acteurs qui font figure de fondateurs, il entend éclairer les évolutions idéologiques qui sous-tendent ce développement. En revenant sur les alliances, les oppositions et les affrontements auxquels se livrent les principaux personnages de cette période, cette enquête philosophique vise à mieux situer la place de Deligny, et à donner un autre éclairage à deux concepts au cœur de cette histoire : l’institution et l’enfant.

Lien vers la publication

Hussardes noires : des enseignantes à l’avant-garde des luttes

Cet article est disponible en Italien.

Nouvelle parution : Mélanie Fabre, Hussardes noires : des enseignantes à l’avant-garde des luttesDe l’affaire Dreyfus à la Grande Guerre.

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, quelques femmes saisissent les nouvelles opportunités qui s’offrent à elles dans l’institution scolaire. Enseignantes, directrices d’école, inspectrices, ces rares élues n’entendent pas se contenter du rôle subalterne dans lequel on voudrait les cantonner.

Liberté, Égalité, Fraternité : elles prennent la République au mot.Dans les salles de classe, dans les universités populaires, dans les revues ou sur les estrades des réunions publiques, elles font entendre leur voix. Indociles et combatives, elles défendent leur idéal d’une école émancipatrice, imaginent de nouveaux rapports entre les sexes et entre les nations. Ainsi inventent-elles, malgré les réticences et les résistances, une nouvelle figure : l’intellectuelle.

En retraçant la vie de quelques pionnières oubliées, Mélanie Fabre évoque toute une génération de femmes engagées dans un triple combat : pour une école démocratique, l’instruction laïque et l’émancipation des femmes.

Art, enfance, politique 

Cet article est disponible en Italien.

Call for papers : Art, enfance, politique. Colloque organise les 14 et 15 novembre 2024 au Colle ge des Bernardins.

Les enfants ont une appre hension principalement esthe tique de la re alite . Avant l’a ge dit de raison, avant celui de la responsabilite sociale et e thique, l’enfance est le temps de la vie affective dominante, de la constitution d’une me moire a partir des phe nome nes sensibles, par le signalement gradue des plaisirs et des frayeurs, des appe tits et des re pulsions. Cette me moire, propre a chaque enfant, façonne la manie re qu’il aura de se rapporter aux autres et au monde. Elle ne sera jamais fondamentalement modifie e, me me si les apprentissages symboliques et moraux ulte rieurs en estompent ou en refoulent les effets visibles. 

Il est de fait significatif que les artistes, a partir du de but du 20e sie cle, aient e te nombreux a rede couvrir comme source majeure d’inspiration la re miniscence de l’enfance, et a trouver en celle-ci la matie re aussi bien que la me thode de leur que te de nouveaute et de radicalite , de leur ambition de ve rite . 

Observer sous cet angle l’art moderne et contemporain, tout comme revisiter la dimension foncie rement esthe tique du regard propre a l’enfance, en comprendre la polarite ne cessairement politique, tel est l’enjeu de ce colloque qui re unira artistes, historiens de l’art et philosophes. 

Ce colloque prolonge un se minaire organise entre avril 2023 et juin 2024 au Colle ge des Bernardins a Paris et vise a relancer les questions rencontre es dans ce cadre, et qui e taient regroupe es autour de trois grands axes de re flexions : la fragilite comme motif, la fragilite comme ope rateur de cre ation et enfin l’horizon politique de la fragilite . Ce sont ces trois ordres de re flexion qui vont pareillement structurer ce colloque, envisage s dans l’horizon de ce mode spe cifique de la fragilite qu’est l’enfance. 

Axe 1 : Le motif de l’enfance 

Si l’enfance est ce moment spe cifique de l’existence ou le pathique prime sur les capacite s a le verbaliser – selon l’e tymologie latine du terme : in fans, qui ne parle pas – le risque est grand, quand l’enfance devient un motif de pense e, qu’elle suscite des discours qui parlent en son nom, comme s’il e tait possible de la rejoindre a la place singulie re qu’elle occupe dans le monde, pour dire mieux ce qu’elle en e prouve et ce qu’elle en perçoit. Car l’enjeu n’est pas tant de dire l’enfance que d’en accueillir le mouvement. Il est moins d’en faire un sujet d’e tude que d’en mesurer le de placement. Ce de placement peut nous ouvrir a un rapport au monde qui accueille des phe nome nes se manifestant sans ordre ni raisons, ou la moindre matie re sensible peut faire l’objet d’une e lection affective, e tre rencontre e de manie re purement transitive. De ce point de vue, il se pourrait qu’il n’y ait pas de diffe rence notable entre la figure de l’enfant et celle de l’artiste, l’un comme l’autre ayant la charge de nous de livrer d’un monde fige dans un ensemble de contraintes, d’usages, de normes et d’outils qui empe chent de le voir simplement surgir. N’est-ce pas l’espace de l’enfance que cherche a retrouver un écrivain comme Thoreau, quand il decide de séjourner deux ans au bord du lac de Walden, dans le refus de tout confort ? Enfantine également n’est-elle pas l’attitude d’un cine aste comme Jonas Mekas, qui, en resonnance avec le texte de Thoreau, dans son film lui aussi intitule Walden (1969), confie a sa came ra Bolex le soin d’attraper et de lui renvoyer de purs percepts, selon une dynamique irruptive ou la moindre silhouette enregistre e devient digne d’e merveillement ? Il est, dans cet ordre, e minemment signifiant que ce film de pre s de trois heures, comme d’autres opus de Jonas Mekas, soit constamment traverse par des visages d’enfants. Bien des signatures artistiques permettraient de montrer que l’enfance comme motif ne peut se rejoindre qu’au lieu me me ouvert par cette enfance. 

Axe 2 : Le chemin de l’enfance 

La question du motif de l’enfance n’est donc pas dissociable de celle de l’enfance comme moyen ou comme chemin pour explorer le monde. L’enjeu n’est pas seulement celui d’un acce s a l’enfance, dont il faudra e valuer dans quelle mesure il est possible ou pas, mais plus fondamentalement celui d’un acce s par l’enfance. Si l’enfant et l’artiste sont deux figures susceptibles de re sonner, n’est-ce pas parce que l’un et l’autre participent de la figure du franc-tireur, restent ouverts a toutes les explorations, et se tiennent a la fois dans une absolue de pendance a l’e gard de l’environnement qui leur donne les moyens – de vivre ou de faire oeuvre – et restent pourtant capables de s’en affranchir inte gralement, sans de lais ni tergiversation, de s qu’il s’agit d’accomplir un mouvement vivant ? Fernand Deligny ne s’y est pas trompe , qui nous invite a penser, a la suite de Rousseau, l’enfance – et plus singulie rement, pour lui, l’enfance autistique – non pas simplement comme un a ge de la vie, transitoire et appele a e tre de passe , mais comme une possibilite d’existence susceptible d’e tre constamment actualise e, par un naufrage heureux, indissociable d’une de couverte du monde environnant. Il s’agit alors de mesurer comment l’enfance peut guider le geste artistique, soit en frayant la voie vers lui – ce qui se passe ne cessairement dans les pratiques artistiques dites d’atelier, parfois mene es avec le jeune public – soit en lui rappelant de quoi il doit se de lester pour se remettre en capacite de rencontrer le monde. C’est la leçon me me de Jean Bazaine qui note, dans Exercice de la peinture : « Ce sont moins les souvenirs de l’enfance que la forme de son ge nie, avec quoi l’homme, au terme de sa vie, peut avoir chance de renouer. Un me me balbutiement de sarme de sarme autour de lui le monde, le fait renaî tre dans sa ve rite me me1. » L’artiste et l’enfant – a qui il faudrait joindre aussi le mystique – sont le visage d’une humanite dont nous attendons encore qu’elle de sarme le monde. 

Axe 3 : Le monde d’une enfance possible 

L’enjeu est finalement de penser les conditions pour qu’une telle enfance, quoi qu’elle ne parle pas, puisse e tre entendue. A quel monde doit-on travailler pour ouvrir des espaces qui cherchent, non plus a se curiser l’enfance et a la prote ger d’elle-me me, comme si sa fragilite lui e tait une menace ou un pe ril, mais au contraire a en libe rer l’exube rance, les e lans et les manifestations ? L’ambition n’est pas d’ausculter ce qui se pratique en termes de politique de l’enfance, mais de regarder si l’artiste et l’enfant ne partagent pas une me me situation politique d’existence, dont les moindres gestes fabriquent, peu ou prou, du commun. N’est-ce pas du reste ce que remarquait Rousseau, quand il soulignait que l’enfant suscite naturellement les relations dont il a besoin pour perse ve rer dans l’existence, la sollicitude qu’il provoque venant pallier son incapacite a trouver par lui-me me les ressources ne cessaires a sa survie ? N’est-ce pas aussi une enfantine fabrique du commun que donne a lire un auteur comme Charles Fourier quand il dresse le tableau des « petites hordes », ces groupes d’enfants qui s’ajustent naturellement les uns aux autres et prennent en charge, par de sir de jeu et gou t pour les petites transgressions, bien des ta ches ne cessaires pour rendre la socie te habitable et que les adultes ne veulent pas assumer ? Il s’agira de conside rer les manie res dont l’enfance enseigne politiquement, et peut nous aider a re fle chir les termes d’une socie te ve ritablement en prise avec le monde qui l’entoure – et dont bien des crises qu’il traverse s’apaiseraient si la perspective e tait enfin ouverte d’un retour a l’enfance. 

Comite d’organisation

  • Jérôme Alexandre 
  • Jean-Baptiste de Beauvais 
  • Rodolphe Olcèse 

Comite scientifique

  • Katharina Bellan (Réalisatrice & Docteure en Etudes cinématographiques et Histoire de l’Université Aix-Marseille) 
  • Pamela Krause (Maî tresse de conférences en Philosophie, Université Saint-Joseph de Beyrouth) 
  • Jean-Philippe Pierron (Professeur de Philosophie, Université de Bourgogne Franche-Comte ) 
  • Michael Pouteyo (Docteur en Philosophie de l’ENS de Lyon) 
  • Camille Prunet (Maî tresse de conférences en Théorie de l’art, Université de Toulouse Jean-Jaure s) 
  • Jacopo Rasmi (Maî tre de conférences en Etudes italiennes et arts visuels, Université Jean Monnet Saint-Etienne) 

Contact : Rodolphe Olce se (

Modalités de soumission 

Les propositions de communication de 3000 signes environ seront accompagne es d’une bre ve notice bio-bibliographique. Elles seront envoye es avant le 31 mai 2024, par e-mail a l’adresse suivante :  

Les notifications d’acception seront communique es avant le 1er juillet. 

Les collections éditoriales dans les bibliothèques d’entreprises, d’associations, d’institutions, les bibliothèques militantes et politiques

Cet article est disponible en Italien.

Call for papers : Les collections éditoriales dans les bibliothèques d’entreprises, d’associations, d’institutions, les bibliothèques militantes et politiques. Productions sérielles, lectorats pluriels (Europe-Amériques, XIXe-XXIe siècles).

Les équipes de recherches des universités de Paris Nanterre (IDHE.S), de Lausanne (Section d’histoire et Centre des sciences historiques de la culture) et Rennes 2 (CELLAM, EA 3206) proposent une rencontre internationale autour de la question des collections dans les bibliothèques d’entreprises, d’associations, d’institutions (hôpitaux, prisons…), les bibliothèques militantes et politiques : fonds, acteurs/médiateurs, lectorat (Europe-Amériques, XIXe-XXIe siècles).
Cette proposition s’inscrit dans la continuité du programme de recherches La collection éditoriale. Europe-Amériques (XVIIIe-XXIe siècles), labellisé MSHB et piloté depuis 2010 par C. Rivalan Guégo avec comme objectif de fédérer des chercheurs autour de l’étude du phénomène éditorial des collections. Une première rencontre, organisée par C. Rivalan Guégo et M. Nicoli à Rennes en 2012, a donné lieu à la publication d’un ouvrage collectif préfacé par Jean-Yves Mollier, (La Collection : essor et affirmation d’un objet éditorial (Europe/Amériques XVIIIe-XXIe), Rennes, PUR, 2014.)
Une seconde rencontre tenue à Lausanne en 2017 a permis la publication d’un nouvel ouvrage collectif préfacé par Jacques Michon, (Espaces, formes et métissages de la collection éditoriale. Europe/Amériques XIXe-XXIe siècle, Rennes, PUR, 2021).
Prenant comme espaces géographiques l’Europe et les Amériques, du XIXe au XXIe siècle, il s’agira de s’intéresser aux collections éditoriales jusqu’à maintenant jamais prises en compte dans l’étude de ces bibliothèques spécifiques à double vocation : conservation et mise à disposition d’ouvrages
s’inscrivant dans un projet politico-culturel, social ou religieux.

Ce colloque s’organisera autour de trois axes :

1 – Un premier axe posera la question de la place des collections éditoriales au sein des différents fonds. On s’intéressera aux politiques de constitution ou re-constitution (achats, donations) des collections éditoriales de ces établissements, mais aussi plus globalement à la fonction de la sérialité dans l’identité et l’organisation des bibliothèques (catalogage, classement, politique de prêt, etc.).

2 – Un second axe questionnera le rôle joué par les différent.e.s acteurs/actrices et médiateurs/médiatrices dans la place donnée aux collections éditoriales. La personnalité et le rôle des différent.e.s bibliothécaires seront tout particulièrement examinés dans le déploiement des collections éditoriales dans les fonds.

3 – Un troisième axe étudiera plus précisément la problématique de la réception en s’intéressant aux lecteurs/lectrices, à leurs profils et à leurs attentes selon qu’ils/elles sont lecteurs/lectrices ordinaires ou lecteurs/lectrices expert.e.s. La réflexion prendra également en compte les effets retours de la réception sur l’évolution des fonds en matière de collections éditoriales.

Dans ces trois axes, des réflexions prenant en compte les collections numériques seraient opportunes. À l’heure de la dématérialisation du livre, le numérique modifie-t-il le rapport à la collection éditoriale dans les fonds des bibliothèques ?
La manifestation, qui réunira des chercheurs/chercheuses et des professionnel.le.s du livre venu.e.s d’Europe et des Amériques, entend privilégier une réflexion transversale, comparative et diachronique sur le rôle joué par les bibliothèques spécialisées en matière de constitution des fonds
et de place donnée aux collections éditoriales, tout en mettant en évidence les mutations culturelles qui les accompagnent et les rendent possibles.
Les propositions de communications pourront partir d’études de cas. Celles s’inscrivant dans une perspective transnationale et/ou comparatiste (zones géographiques ou domaines de connaissance) retiendront tout particulièrement l’attention du comité scientifique.

Comité scientifique

  • Lodovica BRAIDA, Università degli Studi di Milano
  • Sven KOEDEL, directeur adjoint de la bibliothèque de l’Institut historique allemand
  • Miriam NICOLI, Université de Lausanne
  • Brigitte OUVRY-VIAL, Le Mans Université
  • Christine RIVALAN GUÉGO, Université Rennes 2
  • Patricia SOREL, Université Paris Nanterre
  • François VALLOTTON, Université de Lausanne

    Modalités de soumission
  • Les propositions de communication comporteront un titre et un résumé d’environ 2 500 signes, ainsi qu’une courte présentation de l’intervenant (fonction, rattachement institutionnel, publications, courriel, adresse postale, téléphone).
  • Elles doivent être envoyées à Patricia Sorel en format PDF à l’adresse  avant le 1er juin 2024.
  • Le comité scientifique répondra aux propositions en septembre 2024.

    Forme
  • Les langues du colloque seront le français, l’espagnol, l’italien et l’anglais.
  • Une publication des actes du colloque est prévue. Les articles seront publiés en français.
  • Aucun service de traduction ne sera fourni par le comité éditorial.

    Modalités pratiques

Aucun frais d’inscription ne sera demandé. L’organisation du colloque pourra prendre en charge deux nuits d’hôtel, les déjeuners et le dîner du jeudi soir. Les frais de déplacement seront à la charge des intervenants

Tintenfass – Schweizerischer Preis für Bildungsgeschichte 2024

Cet article est disponible en Italien.

TintenfassSchweizerischer Preis für Bildungsgeschichte 2024

Das Schulmuseum Bern (smb) verleiht jährlich einen Preis für einen gut lesbaren, originellen und kritischen Beitrag mit  schul-, bildungs- und/oder erziehungsgeschichtlichem Hintergrund

Tintenfass wird im smb an einem öffentlichen Anlass verliehen und im Newsletter publiziert. Der preisgekrönte Text wird auf der Website des smb publiziert.

Es können ausschliesslich Texte, die wissenschaftlichen Ansprüchen genügen, eingereicht werden, wie in sich abgeschlossene Kapitel aus Seminar-, Bachelor-, Masterarbeiten oder Dissertationen, ebenso publizierte Texte wie Beiträge in Sammelbänden, Zeitschriften oder Essays. 

Der Umfang des Beitrags sollte maximal 45’000 Zeichen inkl. Leerschläge betragen. Die Preissumme beträgt CHF 500.-.

Die Jury besteht aus

-Prof. em. Dr. phil. I habil Hans-Ulrich Grunder, Stiftungsrat Schulmuseum Bern

-Angelo Romano, Geschäftsführer Schulmuseum Bern

-Dr. phil. Daniel Deplazes, Institut für Erziehungswissenschaft der Universität Zürich

-Prof. Dr. Andrea Schweizer, Stiftungsrätin Schulmuseum Bern, Leiterin Institut Sekundarstufe I, Pädagogische Hochschule Bern

Die Jury bearbeitet die Einsendungen in einem anonymisierten Verfahren. Sie trifft ihren Entscheid in nicht-öffentlichen Sitzungen und führt keine Korrespondenz darüber.

Der Einsendeschluss für Tintenfass 2024 ist der 31.8.2024.

Senden Sie Ihren Text als pdf-Dokument (per mail) an: info@schulmuseumbern.ch

La pensée éducative de John Dewey

Cet article est disponible en Italien.

Nouvelle parution : Christophe Point, Université et Démocratie. La pensée éducative de John Dewey, Québec, Presses de l’Université Laval, 2023.

Les universités sont parfois des institutions millénaires et elles sont désormais des lieux familiers pour des millions de personnes étudiant dans le monde entier. Bien souvent, elles peuvent nous paraitre immuables et à l’abri des bouleversements de notre époque. Et pourtant, l’université telle que nous la connaissons aujourd’hui est relativement récente et son avenir n’est en rien assuré. De son futur, plusieurs imaginaires tentent d’en brosser le portrait. C’est à l’un de ces imaginaires que nous souhaitons consacrer ce livre ; celui d’un idéal un peu fou, né à l’aube du xxe siècle, dans l’élan américain pour une idée nouvelle, celle de la démocratie.

À travers des récits de grandes expérimentations universitaires américaines du XXe siècle et les écrits du plus grand philosophe et pédagogue américain de son époque, John Dewey, nous explorerons sa philosophie de l’éducation à l’œuvre sur la question des universités. Nous verrons comment il est possible d’imaginer avec lui une université résolument tournée vers l’éducation de tous et de toutes, une université cherchant à rendre vivantes les convictions démocratiques dont, un siècle plus tard, nous semblons avoir encore bien besoin.

https://www.pulaval.com/livres/universite-et-democratie-la-pensee-educative-de-john-dewey

Histoire et travail social : écriture, mythes et récits

Cet article est disponible en Italien.

Parution du dossier  « Histoire et travail social : écriture, mythes et récits » dans le n°28 de la revue Asterion, philosophie, histoire des idées, politique (ENS Editions). 

Alors que les recherches sur l’histoire du travail social se développent et s’élargissent depuis plusieurs années, ce dossier entend examiner de quelles manières plusieurs disciplines peuvent croiser objets et méthodes pour engager un dialogue fécond. Autour des enfants inadaptés et des délinquants des années 50, de la rééducation et de la préservation des jeunes filles entre les années 50 et 70, quelles sont les manières d’aborder et d’analyser les institutions, les législations, les pratiques des professionnels ou les expériences des premiers concernés ? 

 https://journals.openedition.org/asterion/9363 

Nouvelle parution : A l’école du soir. L’éducation du peuple à l’ère des révolutions (1815-1870)

Cet article est disponible en Italien.

Nouvelle parution : Carole Christen, A l’école du soir. L’éducation du peuple à l’ère des révolutions (1815-1870), éditions Champ Vallon.

Dans la France du XIXe siècle ouvriers et artisans, après leur longue journée de travail, cherchent à acquérir des connaissances élémentaires ou des savoirs techniques et professionnels. Avant l’institutionnalisation républicaine de l’école par les lois Ferry, l’école du soir se généralise dans cette période (1815-1870) qui voit se transformer en profondeur l’enseignement comme les mondes du travail pendant que s’engage le double mouvement d’élargissement de la souveraineté populaire et d’expansion industrielle.
Les fonctions et les enjeux de ces cours sont multiples : alphabétiser, former, moraliser, acculturer, émanciper les classes laborieuses. L’analyse des discours des promoteurs et fondateurs des cours, l’attention portée aux contenus des enseignements et à leur efficacité, aux représentations et expériences vécues par les enseignants qui les ont organisés et par les auditeurs/élèves-adultes qui les ont suivis permettent de restituer les nombreuses réalités sociales, culturelles et politico-pédagogiques de l’éducation des adultes. Cette dernière et plus largement la question du rapport des milieux populaires à l’instruction et aux savoirs (« légitimes », livresques, « populaires », pratiques, professionnels, etc.) restent aujourd’hui d’une grande actualité.
Certains débats du XIXe siècle sur l’éducation des classes populaires et l’émancipation par le(s) savoir(s) ne sont pas clos.

Nouvelle parution : Le Monde des mathématiques

Cet article est disponible en Italien.

Nouvelle parution : P.-M. Menger et P. Verschueren (dir.), Le Monde des mathématiques, Éditions du Seuil (collection « Les Livres du Nouveau Monde »).

Cet ouvrage collectif propose une radiographie socio-historique du champ des mathématiques, le plus abstrait, le plus élitiste et le plus international des mondes savants.

Cet ouvrage entend explorer les rouages de cette science prestigieuse, exigeante et intimidante que sont les mathématiques. Comment les mathématiciens travaillent-ils et sont-ils formés ? Comment leurs idées rivalisent-elles dans l’espace mondial ? Quelle est la valeur du génie et de la communauté scientifique dans l’ethos de la profession ? Pourquoi les femmes y sont-elles encore très minoritaires ? Quels ont été les effets de la réforme des « mathématiques modernes » ? Autant de questions qui permettent d’aborder les spécificités du « monde des mathématiques », structuré – comme l’art ou le sport – par la visée à l’universalité de son langage, la rigueur de son exercice et son incessante créativité.