Anne Monnier, Le temps des dissertations. Chronique de l’accès des jeunes filles aux études supérieures (Genève, XIXe-XXe)

La dissertation : un exercice scolaire au service de la formation de l’élite masculine ? A Genève et plus largement en Suisse romande, le processus de fabrication de la dissertation est lié en réalité au développement des écoles secondaires de jeunes filles qui s’organisent dès 1848 autour d’une culture moderne, dans laquelle le français prend le statut de voûte, la dissertation, celui de clé. A la suite des premières remises en cause de l’exercice à partir de 1955 pour son caractère élitiste, l’exercice ne disparaît pas. Il est cependant reconfiguré en profondeur dès 1980, en particulier dans la filière non gymnasiale désormais mixte : d’un moyen d’évaluation de la culture générale de l’élève, la dissertation devient progressivement un genre argumentatif permettant d’évaluer la culture scolaire littéraire acquise par l’élève dans le cours de français. Cette étude montre ainsi comment la dissertation en tant qu’exercice scolaire apparaît et se développe dans le cadre d’un projet politique précis, la démocratisation de l’enseignement, impliquant la mise en place d’un nouveau modèle de formation, la culture générale, dans lequel le français joue tout au long du XXe siècle le rôle de fer de lance.

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